L’union de la forme, de la texture et de la couleur se reflète sur le changement climatique
Un monde qui se réchauffe a besoin de nouveaux écrivains pour nous guider à travers lui ; les changements climatiques, comme la Première Guerre mondiale, vont-ils inaugurer un nouveau roman ? – Stephanie Bernhard
En poursuivant la réflexion de Bernhard, on peut se demander si un globe en réchauffement n’ouvrira pas la voie à de nouveaux modes de pensée et de création. Quelles images, créations et conversations seront générées ? Et comment cela élargira-t-il nos notions sur la façon dont nous sommes en relation les uns avec les autres en tant qu’êtres humains, ainsi qu’avec d’autres créatures et organismes vivants ?

L’exposition solo de Penny Siopis, Warm Water Imaginaries réunit de petits et de grands tableaux, des assemblages d’objets et un nouveau film en cours de réalisation – cet ensemble d’œuvres répond à une invitation à participer à Rising Waters : The Indian Ocean in the Twenty-first Century, une exposition collective qui se tiendra au McMullen Museum, Boston, en 2020.
Grâce à cette exposition, présentée à la Stevenson Gallery de Johannesburg du 30 mars au 2 mai 2019, Siopis ouvre de nouvelles possibilités d’explorer des images qui parlent du changement climatique – couleur, forme et texture construisent une expérience sensorielle puissante et ouvrent un espace de réflexion sur le changement climatique. Dans l’apesanteur de la matière (colle et encre), l’esprit est poussé vers de nouveaux imaginaires et de nouvelles façons matérielles de créer des fantasmes.
Le processus matériel des tableaux est une affaire de fluide ; la capacité de la colle à changer de forme et de couleur au contact d’autres forces – l’air, la gravité, l’eau, mes gestes – lui confère une présence qui s’accroche à elle-même comme » autre chose « , mais peut simultanément prendre la forme d’une image. – Siopis
Siopis s’attarde sur les formes dans ses peintures. Des corps immobiles et en mouvement se glissent dans la toile, créant une atmosphère délicate et inquiétante. — L’utilisation de la colle et de l’encre simule un sentiment de malléabilité et de fléxibilité et fait naître une multitude d’émotions sans pareilles.
Ces incidents matériels – en particulier lorsqu’ils évoluent vers des fragments figuratifs – ont le potentiel de réunir des états d’être extrêmement différents, réels et imaginaires, rêveries, histoire et mythes, ou narrations issues des domaines politique, philosophique et théories critiques. – Siopis
L’histoire de Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre, par exemple, prend en compte le récit de l’île Maurice et annote nos dialogues sur l’écologie politique. Tout est lié ; histoire et mythe, rêves et réalité, politique et philosophie – les idéologies convergent.
Ainsi, la recherche permanente de Siopis se répercute dans les vagues oscillantes de ses peintures abstraites, jouant sur la façon dont la couleur attire l’attention et produit des bleus perçants de sens et des rouges et oranges flamboyants de formes et d’intensités variées qui envahissent cette divine atmosphère en stimulant notre imagination.
→ Warm Water Imaginaries, exposition solo de Penny Siopis à Johanesbourg