Raquel van Haver, Reason for Being (detail), 2018. Oil on burlap, homemade paint, cardboard, tar, charcoal, chalk, gel, resin, hair, posters, paper, plastic, beads. Courtesy the artist. Photo: Gert Jan van Rooij. - artskop

Raquel Van Haver SPIRITS OF THE SOIL

Le Musée Stedelijk consacre six galeries à l’exposition « Spirits of the soil » (Les Esprits du sol) de Raquel van Haver. Spécialement pour cette exposition, Van Haver produira une nouvelle série de peintures monumentales. L’exposition à la Stedelijk est la première exposition individuelle de Van Haver dans un musée à Amsterdam.

Raquel van Haver (1989, Bogotá, Colombie) qualifie son travail de tableaux  » bruyants  » qui dépeignent avec sympathie les gens en marge de la société.

 

FAVELAS, BARRIOS ET BIDONVILLES

Van Haver a créé une nouvelle série de tableaux monumentaux spécialement pour le Musée Stedelijk, dont le gigantesque tableau We Don’t Sleep As We Parade All Through The Night (4 mètres sur 9). Dans un style brut et expressif, son dernier travail capture ses expériences au Bijlmermeer Amsterdam, où elle vit et travaille, et réfléchit sur son séjour dans les « barrios »  et les « favelas » de mégalopoles telles que celles d’Afrique, des Caraïbes et d’Amérique latine. Van Haver qualifie ses oeuvres de tableaux « bruyants » dans lesquels elle met l’accent sur les similitudes entre les groupes de personnes, avec empathie pour les groupes en marge de la société. Raquel van Haver a récemment reçu le prix royal néerlandais de peinture moderne 2018.

Portrait of Raquel van Haver. Photo: Martijn van Nieuwenhuyzen artskop. artskop3437
Portrait of Raquel van Haver. Photo: Martijn van Nieuwenhuyzen

« Avec son style brut, narratif et figuratif, Van Haver défie le canon euro-américain. Son imagerie est nourrie par l’art d’ « autres » régions et avec cela, elle raconte des histoires « autres ». Bien que le format de ses toiles rappelle la peinture d’histoire, ses compositions ne dépeignent pas les exploits des figures occidentales. Au cœur de son travail se trouvent les « esprits du sol », figures centrales de l’histoire du colonialisme, de l’impérialisme, des migrations et de la diaspora. » Martijn van Nieuwenhuyzen, commissaire de l’exposition 

Raquel van Haver, One Drop... Your Heart Might Skip a Beat for Many Reasons…, 2018. Oil on burlap, homemade paint, cardboard, tar, wood, charcoal, chalk, gel, resin, hair. Courtesy the artist. Photo: Wim Hanenberg. artskop
Raquel van Haver, One Drop… Your Heart Might Skip a Beat for Many Reasons…, 2018. Oil on burlap, homemade paint, cardboard, tar, wood, charcoal, chalk, gel, resin, hair. Courtesy the artist. Photo: Wim Hanenberg.

 

LES GARS DE LA ZONE

Le nouvel ensemble de peintures Spirits of the Soil est né d’un voyage que Van Haver a fait en 2017 à Lagos, au Nigeria, à l’invitation de l’African Artists Foundation. Là, elle s’est plongée dans les communautés marginales de la métropole dans le but de recueillir des histoires et des images qui, plus tard dans ses peintures, fusionneront avec des images d’autres communautés qu’elle a visitées. Van Haver s’est lié d’amitié avec les  » garçons de la région  » de l’île de Lagos : des gangs d’adolescents et d’enfants des rues mal organisés. Elle a photographié et esquissé la vie dans ces espaces sociaux, révélant comment l’interaction tourne autour de l’heure des repas, quand les gens se rassemblent pour se détendre, discuter, échanger des nouvelles et se connecter.

Raquel van Haver, Change the Rhythm of the Dancehall… It’s Still the Same Groove, 2018. Oil on burlap, homemade paint, cardboard, tar, plastic, charcoal, chalk, gel, resin, hair, posters, paper, beads. Courtesy the artist. Photo: Wim Hanenberg. artskop , artskop3437
Raquel van Haver, Change the Rhythm of the Dancehall… It’s Still the Same Groove, 2018. Oil on burlap, homemade paint, cardboard, tar, plastic, charcoal, chalk, gel, resin, hair, posters, paper, beads. Courtesy the artist. Photo: Wim Hanenberg.

De retour à Amsterdam, les photos et les dessins constituent la base d’une nouvelle séquence de compositions figuratives intitulée Spirits of the Soil dans laquelle l’artiste entrelace des expériences d’Amsterdam (Zuidoost), du Zimbabwe, de Colombie, de Trinidad et Tobago, de Cuba, de Londres et autres endroits. Les peintures se caractérisent par un sens de la forme très spécifique et une grande complexité matérielle. Ce sont des constructions monumentales, semblables à des collages, peintes couche sur couche sur la toile de jute avec du gypse, de la peinture à l’huile, de la peinture en bombe, du plastique, du charbon de bois, du goudron, du papier, des cendres et des cheveux. Certaines parties de la surface de l’image apparaissent presque moulées et se transforment en relief, tandis que les zones adjacentes sont marquées par une rareté très similaire au dessin.

Raquel van Haver, We do not sleep as we parade all through the Night..., 2018. Oil on burlap, homemade paint, cardboard, tar, plastic, charcoal, chalk, gel, resin, hair, posters, paper, telephones, beer caps, ash, cigarettes, beads, rolling paper and tip. Courtesy the artist. Photo: Gert Jan van Rooij , artskop , artskop3437
Raquel van Haver, We do not sleep as we parade all through the Night…, 2018. Oil on burlap, homemade paint, cardboard, tar, plastic, charcoal, chalk, gel, resin, hair, posters, paper, telephones, beer caps, ash, cigarettes, beads, rolling paper and tip. Courtesy the artist. Photo: Gert Jan van Rooij

L’exposition Spirits of the Soil débute par la présentation de collages photographiques réalisés par Van Haver en 2017 lors du Festival de Lagos, suivi d’une série de quatre espaces de galerie, chacun présentant un nouveau grand tableau. L’exposition atteint son apothéose dans un vaste espace où la peinture centrale est intégrée dans une installation spatiale : We Don’t Sleep As We Parade All Through The Night, 2018. Ce tableau colossal de 4 mètres sur 9, mêle habilement l’imagerie de toutes les précédentes salles du musée. S’inspirant vaguement de  La Cène, de Léonard de Vinci, la composition dépeint un groupe de personnes assises à une table garnie d’aliments et de boissons. La compagnie centrale autour de la table s’éparpille dans des scènes de gens qui mangent, boivent et jouent aux cartes. L’architecture du quartier peint – informel et résolument filé à la main – se déploie dans une installation spatiale avec des cloisons, des marches et des façades en bois.

Portrait of Raquel van Haver. Photo: Martijn van Nieuwenhuyzen , artskop , artskop3437
Portrait of Raquel van Haver. Photo: Martijn van Nieuwenhuyzen

« Manger et boire est le principal élément de rapprochement dans ces communautés. Le repas est le moment où tout le monde se réunit et échange des nouvelles, et où l’ordre social est établi. »- Raquel van Haver

STUDIO

Van Haver travaille habituellement dans un petit studio au rez-de-chaussée d’un des immeubles d’appartements classiques des années soixante du Bijlmer. L’an dernier, pour créer sa pièce maîtresse We Don’t Sleep As We Parade All Through The Night, elle a été invitée à travailler dans un grand espace du studio du National Opera & Ballet. Le studio lui a été fourni par le Dutch National Opéra & Ballet, sur la recommandation de CBK Zuidoost. Depuis 2001, le Stedelijk Museum et CBK Zuidoost sont partenaires du programme de résidence BijlmAIR, qui permet à de jeunes artistes internationaux de travailler à Amsterdam Zuidoost.

Spirits of the Soil est la dernière présentation d’un programme d’exposition dans lequel la Stedelijk met en lumière de multiples perspectives, différents cadres esthétiques et diverses histoires. Les expositions précédentes de cette série Stedelijk comprennent des solos de Zanele Muholi (1972, Umlazi, Durban), Carlos Motta (Bogotá, 1978), Nalini Malani (1946, Karachi) et le collectif indonésien Tromarama.

 

PUBLICATION

L’exposition sera accompagnée d’une publication accompagnée d’un essai d’Azu Nwagbogu, directeur exécutif et curateur en chef du Zeitz Museum of Contemporary Art Africa à Cape Town et d’une préface de Martijn van Nieuwenhuyzen, conservateur au musée Stedelijk. La publication est conçue par Vinger.nl, un studio de création à Amsterdam Zuidoost. 32,50 €, ISBN 9789050062046, anglais et néerlandais.
L’exposition Raquel van Haver – Spirits of the Soil s’est inaugurée au cours de l’exposition Freedom of Movement Municipal Art Acquisitions 2018 pendant l’Amsterdam Art Weekend 2018.

L’exposition de Raquel van Haver – Spirits of the Soil est généreusement soutenue par Ammodo, l’AFK (Amsterdam Fund for the Arts) et Stadsdeel Zuidoost. Le Fonds Mondriaan a contribué au salaire de l’artiste par le biais du règlement expérimental.

L’exposition est intégrée dans le programme Anniversaire des 50 ans du Bijlmer, avec le soutien de CBK Zuidoost.

L’exposition « Spirits of the Soil  » se poursuit jusqu’au 7 avril au Musée Stedeliik d’Amsterdam, avec des œuvres de Raquel van Haver (1989, Bogotá, Colombie).

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STEDELIJK CONTEMPORARY

Le Musée Stedelijk présente régulièrement des expositions dynamiques d’une jeune génération d’artistes. Il s’agit souvent de nouvelles productions et d’achats récents qui s’inscrivent dans le cadre de la politique d’acquisition du musée. La Stedelijk cherche à répondre à l’actualité et à stimuler les talents contemporains en assumant, dans certains cas, également la fonction de commissaire. Son engagement à développer des relations durables avec de jeunes artistes façonne l’identité future de la collection du musée.

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