DOZIE KANU le designer néo-révolutionnaire
Bien que Dozie Kanu ait été qualifié de designer, sa pratique consiste à ajouter des couches de fonctionnalités à son travail comme une alternative à la subjectivité dissociative de la sculpture. Kanu vise également à remettre en question la perception du design par le public en réunissant des concepts qui dépassent largement le domaine de la fonction, comme celui de l’artiste.
Malgré leur lignes sculpturales, les mobiliers qu’il dessine sont avant tout fonctionnels. Dozie kanu est un néo-révolutionnaire animé d’une soif insatiable de creation. À seulement 26 ans, il réussit à imposer une signature propre à lui, reconnaissable et très fortement inspirée de la culture urbaine américaine.
Cependant il a développé un sens esthétique très fort dans ses créations, transcendant les normes du design. Son univers mêle design, hip-hop et mode avec une aisance spectaculaire. Dans son monde, une jante tient lieu de socle de chaise dont l’ assise et le dossier sont coulés dans un béton brut. Plus loin, un bloc de marbre noir, hissé sur des roues industrielles, devient une table inattendue à l’esthétique surprenante.
Bien que ses parents l’aient encouragé à étudier le droit ou la médecine, il a choisi d’étudier le design de production pour le cinéma à la School of Visual Arts – école des arts visuels – à New York. Il travailla en tant que freelance sur des projets commerciaux à New York et a même travaillé pour une société de production.
Il déclare, dans une interview, être influencé au par des cinéastes auteurs tels que Stanley Kubrik, Paul Thomas Anderson, Steve McQueen ou encore Wes Anderson, qui, soit dit en passant, selon Kanu est un génie du design de production.
En toute humilité et vulnérabilité, il préfère se consacrer à l’aspect fonctionnel de son design, moins rigoureuse selon lui et auquel il n’est pas obligé de trouver un sens profond à ses oeuvres tant cela l’effraie.
Sensible à la manière dont le système américain enferme l’homme noir dans des stéréotypes limités uniquement au sport, à la musculation, ou à la musique, Kanu, veut montrer que d’autres chemins sont possibles et que l’art contemporain et le design – encore élitiste – peuvent aider à changer la perception de la société américaine sur les noirs américains. Amoureux de toiles de Torey Thornton, il ne souhaite néanmoins pas être étiqueté en tant qu’artiste noir, ou artiste nigérien. Il se considère avant tout comme un artiste internationnal même si il s’intéresse à la réalité qui vient avec le fait d’être noir.
Né à Houston, Texas, Kanu vit et travaille à Lisbonne, Portugal. En 2016, il commencé à travailler avec Paul Johnson, marchand de design et co-fondateur du Salon 94 Design. En 2017, Kanu expose pour la première fois avec le Salon 94 dans l’exposition de groupe MIDTOWN au Lever House à New York.
En 2018, Kanu a été invité à mettre un regard progressiste sur l’icône intemporelle de RIMOWA. La collaboration avec RIMOWA s’est déroulée à travers trois activités distinctes mais entrelacées : un court métrage, une installation et une publication imprimée dans le numéro 32 de KALEIDOSCOPE.
Parmi les expositions de groupe récentes de Kanu figure aussi « Blow Up », organisé par Felix Burrichter à Friedman Benda à Chelsea, New York. En 2018, Kanu a reçu le prix Hublot du design et a présenté sa première exposition solo à Londres, « Humane Alternatives », à Soft Opening. En avril 2019, Salon 94 Design présentera la première exposition personnelle de Kanu avec Salon 94 Design.