La Cucaracha par l’artiste sud-africain Pieter Hugo

La galerie Yossi Milo accueille jusqu’au 29 février la sixième exposition du photographe sud-africain Pieter Hugo dans son espace à New York. Une exposition de nouvelles photographies prises au Mexique par l’artiste contemporain Pieter Hugo. La Cucaracha s’accompagne de la publication du livre éponyme.

Pieter Hugo, portrait de Muxe, 2018, Triptyque de la série La Cucaracha Courtesy Galerie Yossi Milo. Avec l'aimable autorisation de la galerie Yossi Milo
Pieter Hugo, portrait de Muxes « troisième sexe », 2018, Triptyque de la série La Cucaracha Courtesy Galerie Yossi Milo. Avec l’aimable autorisation de la galerie Yossi Milo

Connu pour photographier les communautés en marge de la société en Afrique, Pieter Hugo s’est également immergé à Mexico et dans des régions du Mexique comme Hermosillo, Oaxaca de Juárez et Juchitán, au cours de plusieurs voyages d’un mois en 2018-19.

Poussé à travailler au Mexique pour une exposition sur le thème du sexe et de la mort, les photographies qui en résultent incarnent les attitudes mexicaines sur ces sujets, à la fois dans des vignettes délibérément mises en scène et dans des images brutes aux couleurs vives de personnes, de paysages et d’objets quotidiens. Comme l’artiste le décrit dans son obsession pour le pays, « l’énergie anarchique et viscérale du Mexique m’a pris dans la peau et m’a aspiré ».

Pieter Hugo, Le charmeur de serpents, Hermosillo, 2019 Extrait de la série La Cucaracha ; Impression pigmentaire d'archives. Grand : 160 x 120 cm (63" x 47 1/8") ; moyen : 120 x 90 cm (47 1/8" x 35 3/8") Édition de 7 + 2 preuves d'artiste dans chaque format
Pieter Hugo, Le charmeur de serpents, Hermosillo, 2019
Extrait de la série La Cucaracha ; Impression pigmentaire d’archives.
Grand : 160 x 120 cm (63″ x 47 1/8″) ; moyen : 120 x 90 cm (47 1/8″ x 35 3/8″)
Édition de 7 + 2 preuves d’artiste dans chaque format

Des portraits intimes et puissants de sujets divers, dont une jeune mariée posant avec un iguane, un couple de nains habillés comme les révolutionnaires Emiliano Zapata et Adelita, un policier déguisé en travailleur du sexe, une troupe de théâtre amateur locale et une génération plus âgée de Muxes (le « troisième sexe » de la culture zapotèque, qui sont de sexe masculin de naissance mais s’habillent et remplissent des rôles plus associés aux femmes) sont représentés de manière franche et directe, ce qui représente si bien le style si caractéristique d’Hugo.

S’inspirant souvent de l’histoire du Mexique, d’icônes culturelles, de références historiques et littéraires en matière d’art, comme la peinture murale de la Dictature de Porfirio Diaz à la Révolution (1957-66) de l’artiste communiste David Alfaro Siqueiros, du personnage littéraire Don Quichotte aux histoires de la Bible, l’artiste et ses sujets collaborent pour étudier la réconciliation complexe de la culture avec la célébration de la vie et les réalités de la violence et de la mort.

Pieter Hugo a observé du peuple mexicain que, « …l’humour, le rituel, un fort sentiment de communauté et une acceptation de l’inévitable permettent de vivre des situations tragiques et souvent inacceptables ».

Comme une métaphore de l’ethos dans lequel les extrêmes de la vie et de la mort résident confortablement, Hugo choisit d’intituler sa série d’après la chanson folklorique espagnole, La Cucaracha, qui parle d’un cafard qui lutte pour marcher avec ses deux pattes arrière manquantes.

Bien que l’origine de cette chanson optimiste soit inconnue, elle a été, au fil du temps, cooptée et embellie depuis les années 1800 par des groupes aussi divers que les rebelles et les dictateurs, les consommateurs de marijuana et les dessins animés des Looney Tunes. La créature héroïque symbolise idéalement la persévérance malgré les difficultés et, avec les nombreux portraits de nus de la nouvelle série d’Hugo, elle reflète l’intérêt de longue date de l’artiste pour la façon dont l’histoire, l’environnement et le temps s’inscrivent dans une culture, et sur un corps physique par le biais des lignes de bronzage, des cicatrices, des tatouages et des rides.

Le livre La Cucaracha, sera publié par Editorial RM (Mexique et Espagne) en mars 2020, avec des essais d’Ashraf Jamal et de Mario Bellatin.

Pieter Hugo: La cucaracha
La galerie Yossi Milo
10 janvier – 29 février 2020
245, dixième avenue
(Entre la 24 et la 25 rue)
New York, NY 10001

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