La Fondation PHI propose une étude poétique des identités diasporiques
08/07/2020 - 20/11/2020L’exposition « RELATIONS: la diaspora et la peinture » à la Fondation PHI réunit plus de 50 œuvres qui convergent en mélodies et en contre-mélodies, aboutissant à une expérience polyphonique.
L’étude d’une dispersion d’un peuple à travers le monde
L’exposition RELATIONS: la diaspora et la peinture présente les œuvres de 27 artistes contemporains issus de la diaspora. Ce mot puise ses racines dans le grec diaspeirein, qui signifie «disséminer» et s’applique aux populations dispersées à partir de leur lieu d’origine. Cette migration peut être forcée ou volontaire. Certaines personnes sont contraintes de quitter leur pays natal telles que les exilés et les réfugiés, pour cause de guerre, de violation des droits de la personne, de crise économique, de désastre écologique ou autre. D’autres font le choix de migrer pour des occasions de travail, d’éducation ou de changement au cours de leur vie.
Cette exposition collective explore les significations multiples et complexes de l’idée de la diaspora, sa condition et ses expériences telles qu’elles s’expriment dans la peinture. «Les enjeux et concepts relatifs à la diaspora revêtent une importance particulière pour moi en tant que personne de couleur, née au Canada avec des origines mixtes asiatiques», affirme la commissaire et directrice générale, Cheryl Sim.
Le vaste spectre des interprétations et des relations fructueuses rattachées aux expériences de la diaspora n’a pas de limites, ce qui favorise un dialogue constant avec les notions de parenté et d’identité dans le contexte actuel de mondialisation et de migrations massives. Vu la nature ouverte et discursive du sujet, l’exposition ne prétend nullement être exhaustive, mais cherche plutôt à lancer des idées et à encourager le dialogue.
Une forte présence des diasporas africaines
La commissaire a choisi de mettre en valeur les voix et les expériences d’artistes issus de multiples diasporas. On retrouve donc une forte présence d’artistes afro-descendants, dont Julie Mehretu une artiste américano-éthiopienne née en 1970, Yinka Shonibare un artiste britannico-nigérian né en 1962, ou encore Shanna Strauss une artiste américano-tanzanienne explorant les questions d’héritage culturel. Son œuvre Bee Keeper est un portrait de sa Bibi, sa grand-maman. Celle-ci est une gardienne de la mémoire. Elle raconte à sa communauté l’histoire de Leti, une guerrière qui s’est battue aux côtés des hommes contre les colonisateurs* allemands de la Tanzanie. Bee Keeper signifie «gardienne des abeilles». Pour la Bibi de Shanna, sa manière de raconter l’histoire de sa communauté — par sa parole ou par ses chants — ressemble au travail des abeilles qui butinent de fleur en fleur et produisent le miel en collaboration. Ses récits voyagent sans cesse entre ceux et celles qui les écoutent.
À propos de la fondation PHI
Fondation PHI pour l’art contemporain Créée en 2007 par Phoebe Greenberg, la Fondation PHI pour l’art contemporain, anciennement connue sous le nom de DHC/ART, est un organisme sans but lucratif qui se consacre à la présentation de l’art contemporain. Abritée dans deux bâtiments patrimoniaux situés au coeur du Vieux-Montréal, sa programmation s’est mérité la faveur critique aussi bien ici qu’à l’étranger. Chaque année, la Fondation PHI présente deux à trois expositions majeures, une série d’événements publics, des projets spéciaux en collaboration et un programme d’éducation novateur.
D’envergure internationale, tout en étant à l’écoute du contexte montréalais, la programmation entière de la Fondation est offerte gratuitement afin de renforcer son engagement à être accessible et de favoriser une discussion sur la manière dont l’art contemporain est porteur de sujets et d’idées qui reflètent et touchent notre vie au quotidien.
Le département de l’éducation de la Fondation PHI offre une programmation inclusive et des outils d’interprétation novateurs qui encouragent l’exploration et la compréhension de l’art contemporain. Les discussions critiques au sujet des oeuvres, nourries par un partage de perspectives diverses. Concernant la présente exposition on retrouve une multitude d’outils notamment l’outils RELATIONS, la trousse familles « relations diaspora et peintures » ou encore le cercle de lecture: fictions diasporique. Cela permet aux visiteurs de développer en profondeur certains concepts clés explorés par l’exposition.