Mehdi-Georges Lahlou : Et si rien ne prend racine dans cette oasis…
Dans le cadre de la 8ème édition du Temps des Collections, la Réunion des Musées Métropolitains de Rouen Normandie invite l’artiste franco-marocain Mehdi-Georges Lahlou à investir jusqu’au 6 avril 2020 ses musées et poursuit ainsi son engagement en faveur des expressions contemporaines.
Le Musée des Beaux-Arts de Rouen consacre actuellement au sein de son parcours permanent deux salles à l’artiste pluridisciplinaire Mehdi-Georges Lahlou, donnant ainsi l’occasion de découvrir son travail et notamment sa capacité à détourner les références culturelles, et décentrer le regard, tout en remettant en question certains des fondements culturels, les plus ancrés de notre société, à l’image de l’oeuvre « Les Talons d’Abraham » qui fait explicitement référence à la station d’Abraham, pierre sacrée de l’Islam portant des traces de pas attribués au prophète. Il en propose une appropriation troublante, en laissant des empreintes de talons aiguilles sur une couche de cannelle.
Des pièces de l’artiste sont également conjointement présentées à Beauvoisine parmi les collections du musée des Antiquités apportant une approche contemporaine aux pièces d’égyptologie et d’art de la Renaissance qui y sont présentées. Qu’il s’agisse de faire échos aux œuvres des collections d’égyptologie ou de BeauxArts, le travail de Mehdi-Georges Lahlou s’inscrit dans le parcours permanent aux Beaux-Arts et à Beauvoisine sans craindre de déranger. Qu’il s’agisse de faire échos aux œuvres des collections d’égyptologie ou de BeauxArts, le travail de Mehdi-Georges Lahlou s’inscrit dans le parcours permanent aux Beaux-Arts et à Beauvoisine sans craindre de déranger.
Comme une oasis, l’univers de Mehdi-Georges Lahlou est un lieu de rencontres, où se dissimule derrière une apparente simplicité une réalité plus ambigüe. Si les objets présents dans cette salle nous semblent familiers, c’est qu’ils se conforment aux codes esthétiques des musées. Mais cette proximité est illusoire : en prenant appui sur des sujets ou des techniques bien identifiés, l’artiste s’applique, non sans humour, à en détourner le sens.
Dans ‘Tawb, Mausoleum Fragment’ , un précieux fragment archéologique se révèle constitué de semoule de couscous, nous amenant à nous interroger sur la valeur de ce qui est digne d’être conservé.
Le vitrail ‘Of the confused memory’ substitue à un sacrifice biblique l’image de troupes d’Afrique du Nord engagées dans un conflit qui ne les concerne pas.‘L’Équilibre au vase’ repose sur un noble buste à l’antique ravalé au rang d’objet utilitaire ; la hiérarchie des arts est ainsi renversée.
Sur le terreau fertile des références culturelles, religieuses ou morales que le musée consacre, Mehdi-Georges Lahlou sème le doute. Il fait naître une forme d’oasis, où une conscience hybride, plus perméable aux contradictions qui nous constituent, et qui semble vouloir prendre racine.
L’exposition « Et si rien ne prend racine dans cette oasis… » est à voir jusqu’au 6 avril 2020 au musée des Beaux-Arts de Rouen / musée des antiquités
Commissariat : Joanne Snrech Avec le soutient de Galerie Transit, Galerie Rabouan Moussion, Ronan Grossiat, du CDN-Normandie Rouen, et des collectionneurs prêteurs