Ces top-modèles Noires devenues muses des plus grands artistes

Imposant avec brio leur beauté ravageuse et élégante, sans que jamais leur image ne soit entachée d’une once de vulgarité ni de provocation déplacée, ces superbes top-modèles sont devenues de véritables icônes, portant haut les couleurs de la beauté Noire.

Utilisant astucieusement leur célébrité pour faire des ponts entre art et mode, elles ont été muses de tous les grands artistes de notre époque. La preuve en trois portraits :

Naomi Campbell, l’idole

Naomi Campbell by Paolo Roversi, Numbered copies signed by Naomi campbell, ed. Taschen, www.taschen.com
Naomi Campbell by Paolo Roversi, Numbered copies signed by Naomi campbell, ed. Taschen, www.taschen.com

L’une des plus connue des mannequins de l’agence Elite a fait sa place au soleil dans les années 80 ; tout comme Cindy Crawford ou Linda Evangelista, Campbell représente une époque de mannequins-stars, les fameuses supermodels, dont l’élégance princière mais jamais hautaine a marqué toute une génération.

Naomie Campbell était à la fois égérie de créateurs comme Azzedine Alaïa à qui elle est restée fidèle toute sa carrière, et muse des plus célèbres photographes de son époque comme Patrick Demarchelier, Jean-Paul Goude, Paolo Roversi, ou Richard Avedon.

Cette volonté de jonction entre l’art et la mode s’est concrétisée par exemple par la publication d’un magnifique ouvrage collector aux célèbres éditions Taschen, spécialisées dans les livres d’art. Un véritable gage de reconnaissance du milieu de l’art pour « la Panthère ».

Quand au trublion photographe pop David Lachapelle, il a choisi Campbell pour représenter la Vénus d’Afrique, dans une photo clairement inspirée d’une toile de Botticelli « Vénus et Mars ».
Une photographie drôle et puissante, au charme Kitsch pleinement assumé.

Aduk Akech, la jeune garde

© IMAXTREE Adut Akech Bior closing the Chanel Haute Couture fashion show autumn winter 2018 - 2019
© IMAXTREE Adut Akech Bior closing the Chanel Haute Couture fashion show autumn winter 2018 – 2019

En voilà une qui n’a pas fini de faire parler d’elle : du haut de ses dix-neuf ans, la splendide Aduk Akech fait chavirer tous les podiums, et elle a fait la conquête de tout ce qui compte dans le monde de la mode. Mannequin Elite comme Naomie Campbell, Aduk Akech défile essentiellement pour Yves Saint Laurent. Elle fait partie de la génération Vacarello et voue une admiration sans borne au nouveau directeur artistique de la grande maison.

La sublime jeune fille a clos le défilé Channel en 2018 dans la traditionnelle robe de mariée, devenant la deuxième « mariée » Noire de l’histoire de la mode.

Aduk Akech porte une histoire douloureuse, puisqu’elle est arrivée en Australie de son Soudan natal comme réfugiée politique alors qu’elle était encore petite fille.
Est-ce à cet épisode difficile qu’elle doit sa force de caractère, qui lui a permis de concilier sa vie de lycéenne « presque » normale et son rythme trépidant de mannequin ?

Une chose est sure : Aduk Akech est une protectrice affirmée des arts et une muse avisée des grands photographes contemporains. Non contente d’avoir fait les beaux jours de la Fashion Week, elle a aussi fait parler d’elle à la Fiac 2018. En effet, le duo de photographes Pierre et Gilles, qu’on ne présente plus, l’ont transformée en Vierge Noire délicieusement pop. Une opération gagnante pour les complices, qui ont vendu leur photographie 86 000$.
Pierre et Gillles n’en étaient pas à leur première Madone, et avaient déjà notamment collaboré avec l’Eglise Saint Eustache pour une Vierge à l’Enfant déjantée qui avait beaucoup fait parler d’elle.

Grace Jones, la modernité

Keith Haring painting Grace jones for a dance scene in the movie "Vamp"
Keith Haring painting Grace jones for a dance scene in the movie « Vamp »

La belle Grace Jones, élégamment provocatrice, a notamment été la muse du photographe Jean-Paul Goude, qui aime bousculer les codes masculins-féminins.
La photo la plus célèbre, la représentant toute habillée de noir sur un fond sombre, fumant une cigarette qui représente la seule touche de blanc de l’œuvre, a contribué à faire de l’artiste et de sa muse des célébrités reconnues de l’art et de la mode.

La collaboration de la belle entre l’art et la mode ne s’est pas arrêtée là : En 1984, dans le studio de Robert Mapplethorpe, le trublion Keith Haring a peint sur son corps des signes cabalistiques relevant de l’art tribal et faisant de Grace Jones une sublime prêtresse africaine dansant pour invoquer ses Dieux.
Une série de photos est ressortie de cette séance pas comme les autres, prises par Javier Porto, l’assistant de Robert Mapplethorpe. Ces photos ont fait l’objet d’un livre iconique paru en 2013 : Grace, Andy, Keith, Robert and co.

Il est évidemment impossible de mentionner les interactions entre l’art et la mode sans mentionner le prodige Virgil Abloh, directeur artistique de Vuitton Homme et collaborateur des grands artistes du XXIe siècle. Un autre dont nous n’avons pas encore fini d’entendre parler….

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