Post•era" une série, poétique de signes/symboles par Arthur Francietta

Post•era, une série, poétique de signes/symboles

L’œuvre par sa capacité de dire le monde et déclencher l’imaginaire sans avoir à passer par la parole émeut plus qu’un simple récit.

Arthur Francietta présente « Post•era » une série, poétique de signes/symboles, issue d’une divination poétique emprunte d’incidences Caribéennes. Fortement ancré dans l’univers caribéen, l’artiste a entamé depuis quelques années une recherche sur les écritures vernaculaires de cette partie du monde. Suite à sa résidence à l’Atelier National de Recherche Typographique (ANRT, Nancy) en 2018, Arthur Francietta s’interroge sur le phénomène graphique qui précède l’invention d’une écriture. Très rapidement confronté à l’omniprésence du système alphabétique latin, il a orienté ses recherches sur les systèmes graphiques : Anaforuana à Cuba, Vévé à Haïti, ou encore les pétroglyphes amérindiens encore visibles à ce jour.

C’est à travers ces écritures qu’il constate la résurgence de graphies (représentation visuelle d’un signe, d’une lettre ou d’un mot), mythes et rites issus de plusieurs civilisations d’Afrique de l’Ouest et d’Amérique centrale. Si les sociétés caribéennes ont éprouvé le besoin d’élaborer des systèmes graphiques, c’est avant tout pour donner forme à l’expression de leurs croyances. Le système de croyances a forgé la société caribéenne tout au long de son existence pour l’alléger du poids de sa condition de semi-inféodée et bien plus encore.

Les déplacements, voyages, côtoiements et interactions culturels de l’artiste, ont conduit à l’apparition de nouvelles croyances, à l’invention de nouvelles formes graphiques, à l’adoption d’une culture contemporaine com-plexe : celle du Tout-Monde.

A travers l’esthétique du signe et de sa forme visuelle, Arthur Francietta génère une écriture picturale personnelle au croisement du langage et du médium. Le processus de création est basé sur l’écriture dite asémique (dénuée de contenu sémantique, designification). Une forme de langage visuel hybride qui fusionne l’écriture et l’image, tout en se détachant de toute justificationlinguistique. L’approche asémique peut être considérée comme une imitation-créatrice à partir des graphies/écritures qui ont existé dans la Caraïbe.

L’artiste commence souvent par écrire de manière frénétique afin de réveiller des images mentales enfouies et développer unductus qui lui est propre. Puis il passe par la phase picturale. La matière est appliquée au pinceau puis à la main à même le support papier. Cette dernière phase est primordiale, c’est à ce moment qu’émerge l’image mentale : par extraction de matière.

Post•era" une série, poétique de signes/symboles par Arthur Francietta
Arthur Francietta, Dromoglyphes 1
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Tout comme la série Phantasme réalisée en 2019, à travers Post•era l’artiste offre au spectateur l’opportunité de traduire et explorer l’œuvre. Dans ce sens, le lecteur devient co-créateur de l’image. La clé pour décrypter la série Post•era est que même si elle ne peut être lue, elle maintient encore un appel fort attrayant pour le regard et l’imaginaire collectif.
Arthur Francietta nous donne à voir une série de signes/symboles complexes et énigmatiques. Une divination graphique et poétique, qui selon l’artiste résume Post•era.



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