Moké, L’Allaitement, 1981, Peinture sur sac de farine, 94 x 74 cm, © Kleinefenn, courtesy galerie MAGNIN-A, Paris

Une exposition hommage aux artistes kinois chez Magnin-A

Du 12 septembre au 30 octobre 2020, la Galerie MAGNIN-A et la Galerie Natalie Seroussi s’associent pour présenter dans leurs deux espaces parisiens Kings of Kin

Une exposition consacrée à trois artistes emblématiques de Kinshasa

L’exposition Kings of Kin rassemble une trentaine d’œuvres inédites et historiques de Bodys Isek Kingelez (1948-2015), Moké (1950-2001) et Chéri Samba (1956-). Ces artistes inspirés par la vie quotidienne, les faits de société kinois et l’actualité internationale. Témoins de la vie politique et des changements de leur pays, leurs œuvres traduisent l’incroyable énergie de la société  congolaise avec ses espoirs et ses tourments.

Chéri Samba, Merci merci je suis dans la zone verte, 2020, acrylique et paillettes sur toile, 135 x 200 cm, © Kleinefenn, avec l'aimable autoristion de la galerie MAGNIN-A, Paris
Chéri Samba, Merci merci je suis dans la zone verte, 2020, acrylique et paillettes sur toile, 135 x 200 cm, © Kleinefenn, avec l’aimable autoristion de la galerie MAGNIN-A, Paris

Pionniers de la scène artistique congolaise, ces « Kings of Kin », sont les véritables gardiens de l’indépendance de leur pays. Moké peint l’ambiance et les sentiments, Chéri Samba porte un regard critique sur les événements mondiaux et Bodys Isek Kingelez imagine le futur. ­Tandis que la roue de la vie politique tourne, leurs œuvres se déploient toujours davantage et sont aujourd’hui présentes dans les plus grandes collections privées et publiques, dont celle du MoMA à New-York qui a récemment consacré une rétrospective à Bodys Isek Kingelez.

Une exposition, deux galeries

Dans son espace Boulevard Richard Lenoir, MAGNIN-A choisi de faire dialoguer des buildings de Bodys Isek Kingelez, les toiles historiques de Moké réalisées entre 1974 et 1986 et des oeuvres récentes et inédites de Chéri Samba. Le « Grand peintre Moké » influencé par la vie quotidienne, l’agitation et les bruits de la ville, développe une peinture dans laquelle les kinois se retrouvent. La peinture de Chéri Samba décrit de façon ostentatoire les péripéties de sa vie d’artiste et ses réflexions sur le monde.

De l’autre côté de la Seine, la galerie Natalie Seroussi fait un focus sur les buildings utopiques et colorés de Bodys Isek Kingelez. Dans ses maquettes imaginaires, Kingelez projette l’image d’une Afrique moderne, prospère et forte. En utilisant le plus souvent des matériaux de récupération pour construire ses bâtiments, Kingelez rappelle aux congolais qu’ils peuvent eux aussi être maîtres de leurs rêves. Réalisées entre 1990 et le début des années 2000, les sculptures présentées par Natalie Seroussi sont elles aussi exposées pour la première fois au public.

Moké, Bar Nocturne, 1981, Huile sur sac de farine, 95 x 188 cm, © Kleinefenn, avec l'aimable autorisation de la galerie MAGNIN-A, Paris
Moké, Bar Nocturne, 1981, Huile sur sac de farine, 95 x 188 cm, © Kleinefenn, avec l’aimable autorisation de la galerie MAGNIN-A, Paris

Bodys Isek Kingelez est un artiste né en 1948 à Kimbembele Ihunga, République Démocratique du Congo. C’est à partir de 1985 qu’il se consacre entièrement à son travail d’artiste qualifié par lui-même “d’Architecture Maquettiste”. Kinshasa est alors une grande métropole chaotique, anarchique, toujours plus délabrée. Kingelez, témoin des ravages d’une politique peu soucieuse de la communauté, développe une œuvre d’aspect architectural qui concentre toutes les conditions du développement de sa capitale et de son pays : habitat, éducation, justice, santé, sécurité. Toute son œuvre autant poétique que politique questionne la condition humaine.

bodys isek kingelez © bodys isek kingelez
bodys isek kingelez © bodys isek kingelez

Après avoir réalisé plus d’une centaine de maquettes à partir de matériaux de récupération, de papier, de carton, de plastique où semblent coexister et prendre forme, le Présent, l’Avenir et les espoirs d’un renouveau africain, il imagine à partir de 1992 des villes entières. Ces “villes” sont un assemblage de maquettes d’immeubles aux formes inhabituelles, de bâtiments grandioses, de complexes aux couleurs vives qui rassemblent toutes les fonctions de villes idéales que l’artiste rêve de voir édifier.

Son objectif principal était « que mon art permette à la nouvelle génération de créer un nouveau monde, car les plaisirs de notre monde terrestre dépend des gens qui y vivent. J’ai créé ces villes pour qu’il puisse y perdurer la paix, la justice, et la liberté de façon universelle. Elles fonctionneront comme de petits états laïcs avec leurs propres structures politiques, sans avoir besoin de police ou d’armée ».

Kings of Kin
Magnin-A
Du 12 septembre au 30 octobre 2020
118 BD Richard Lenoir 75011
Paris

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À propos de l’auteur

Oceane Kinhouande

Après avoir obtenu une licence de droit à l'université Panthéon-Assas Paris II j'ai intégré l'ICART Paris afin d'y poursuivre un MBA en Marché International de l'art. Je suis passionnée par l’art contemporain d'Afrique et par les cultures africaines et afro-descendantes. Il me semble vital et important que l'art contemporain d'Afrique puisse informer sur la multiplicité et les nuances de ses réalités. De même il me tient particulièrement à coeur que cette expression artistique puisse être un vecteur de l'histoire, de l'identité et des innovations africaines et afro-descendantes.

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