DDESSINPARIS une foire ouverte sur le monde

Rendez-vous incontournable de la semaine du dessin à Paris, la 8ème édition de DDESSINPARIS, investira du 18 au 20 septembre 2020 les 700 m2 sous verrières de l’Atelier Richelieu, situé entre le Palais de la Bourse et le site historique de la Bibliothèque nationale de France.

Cette nouvelle édition de la foire DDESSINPARIS confirme le rôle majeur de l’événement : être un tremplin pour la jeune scène artistique travaillant le dessin sous toutes ses formes, et pour les galeries qui la défendent, en France comme à l’international. En lui offrant une forte visibilité, aux côtés de galeries et d’artistes plus établis, DDESSINPARIS contribue à faire connaître et reconnaître une scène artistique d’avenir, qui dynamise et irrigue avec passion ce médium. L’événement reste ainsi fidèle à sa vocation de soutenir, promouvoir et accompagner les jeunes acteurs du dessin de demain. Partenaire majeur des acteurs du monde de l’art, DDESSIN{20} offrira à nouveau aux professionnels, collectionneurs et amateurs, un moment riche en découvertes, dans un cadre lumineux et une ambiance conviviale.

DDESSIN{20} accueillera une vingtaine de galeries françaises et étrangères, des solo shows, une pépinière d’artistes, et le coup de cœur DDESSIN{20}, ainsi que de nombreux projets spécifiques, et verra l’attribution du prix DDESSIN{20}.

Emmanuel Azizeh, Take me home, 2018
Courtesy Galerie Polysemie Marseille

La foire ouverte aux artistes du monde et d’hexagone témoigne aussi de façon significative son engagement à donner plus de visibilité aux artistes du continent africain. On retiendra parmi les artistes connectés à la scène artistique africaine et présentés pour cette édition 2020 de la foire : Nú BARRETO, Diane VICTOR, Samuel N’Gabo Zimmer, Smaïl Kanouté, Dany Leriche, Emmanuel Azizeh, Peteros Ndunde, Thilleli Rahmoun, Emory Douglas, Tahar Ben Jelloun, …

Trois solos show d’artistes connectés au continent africain

Emory Douglas'The Black Panther March 8, 1969" papier journal, 1030x681 Courtesy Letterform Archive
Emory Douglas ‘The Black Panther March 8, 1969″
Courtesy Letterform Archive

DANY LERICHE 

Pour cette première participation de Dany Leriche, DDESSINPARIS propose le travail d’une artiste sans frontières ni barrières, qui exposera les dessins issus de sa série « Quête d’un ailleurs utopique ».

Dany Leriche "L'African Queen (2019). Pencil on map Courtesy DDESSINPARIS and Dany Leriche
Dany Leriche « L’African Queen (2019)
Courtesy DDESSINPARIS and Dany Leriche

Dany Leriche vit et travaille entre la France et le Mali. Artiste multimédium, elle utilise aussi bien le dessin que l’installation, la sculpture ou la photographie.

« Dany Leriche est une de ces fabricantes de rêves d’un autre temps. Une conquérante prolifique, voyageuse et généreuse. On l’imaginerait volontiers en Rénénoutet ou en divine pythie, officiant dans un laboratoire itinérant, au sein duquel les plaisirs de l’expérience et de la découverte seraient associés à la rigueur d’un travail chaque jour renouvelé. Lorsqu’elle n’est pas en Grèce, à Cuba, au Mali, ou en pays Dogon, Dany surgit là où ne nous l’attendions pas forcément, et nous offre ses fragments de songes, parcelles composites d’un imaginaire fécond. »

Lolita M’Gouni, Paris, Août 2011.

Depuis 2006, l’artiste est allée régulièrement en Afrique de l’Ouest. La pauvreté, l’hostilité climatique, qui sont le lot quotidien des Africains, poussent des milliers d’entre eux à émigrer. C’est ce que l’artiste a voulu présenter dans la série de dessins « Quête d’un ailleurs utopique ».

Dany Leriche a travaillé et exposé dans de très nombreux pays du monde, où elle a intégré de prestigieuses collections publiques et privées. Parmi les institutions qui ont acquis une œuvre de Dany Leriche, on compte notamment le victoria and Albert Museum de Londres, The National Museum of Women in the Arts de Washington, le Miniature Museum of Contemporary Art d’Amsterdam, ou encore l’African Culture Fund (ACF).

THILLELI RAHMOUN 

Pour cette première participation de l’artiste algérienne Thilleli Rahmoun, DDESSINPARIS propose une série de dessins qui dérange les perceptions, afin d’éveiller chez le regardeur une réflexion sur le rapport que l’homme contemporain entretient au monde extérieur.

Thilleli Rahmoun "Syndrome de Stockholm 2" (2016) Technique mixte sur papier 80 x 120 cm Courtesy DDESSINPARIS et Thilleli_Rahmoun
Thilleli Rahmoun « Syndrome de Stockholm 2 » (2016)
Courtesy DDESSINPARIS et Thilleli_Rahmoun

Thilleli Rahmoun est née à Alger en 1978. Elle est diplômée depuis 2007 de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris et depuis 2001 de l’Ecole Supérieure des Beaux Arts d’Alger. Elle a remporté plusieurs prix de peinture, dont le prix Fondation villa Seurat en 2018, sous l‘égide de la Fondation de France. En 2019, elle a mené à bien un projet de fresques avec les jeunes du quartier de la Cruz, à Medellin en Colombie, en partenariat avec la Fondation villa Seurat pour l’art contemporain, sous l’égide de la Fondation de France et l’association Grandir Ensemble.

Thilleli Rahmoun a longuement travaillé sur des espaces sensuels mais inhabitables, lieux de vie malgré les contraintes qu’ils supposent – présence d’objets incongrus, difficulté de s’y déplacer. En observant ses dessins, le regardeur se demande quel est l’élément qui n’est pas dans son environnement naturel, mais qui continue à exister pour perturber sa lecture de la scène proposée.

Thilleli Rahmoun « Syndrome de Stockholm 7 » (2014)
Technique mixte sur papier 80 x 120 cm
Courtesy DDESSINPARIS et Thilleli_Rahmoun

L’artiste représente des histoires détournées, qu’elle place au cœur de mises en scènes théâtralisées, rassemblant dans ce jeu subtil des visions fortes, au sein de lieux « de passage » et d’espaces fictifs. Les évocations sont nombreuses, notamment celles liées à l’énergie frustrée. Les fragiles protagonistes sont jetés dans les bras d’un monde clos, à la fois témoins et juges indifférents de leur captivité.

Le travail de Thilleli Rahmoun a fait l’objet de l’édition d’un e-book paru chez Tribew, qui sera présenté sur tablette à l’occasion de DDESSIN {20}.

SMAÏL KANOUTE 

Pour cette première participation de Smaïl Kanouté, DDESSINPARIS propose le travail d’un artiste qui fait partie de cette jeune génération renouvelant sans cesse les codes visuels et esthétiques, toutes disciplines confondues. Passionné du motif, de l’univers du manga et des motifs textiles africains, l’artiste se sert de ces derniers pour ouvrir un dialogue pictural et cuturel.

Smaïl Kanouté est un artiste protéiforme diplômé de l’ENSAD en 2012, à la fois designer graphique, sérigraphe, plasticien et danseur professionnel.

L’interdisciplinarité est le leitmotiv de Smaïl Kanouté. Danse et graphisme sont indissociables dans son processus créatif qui se nourrit de métissages artistiques et culturels. Le motif est à la base de sa recherche et de chacune de ses créations car pour lui tout est une question de lignes, de courbes, de rythmes, d’émotions et de couleurs. Ses recherches graphiques et scéniques sont également nourries par la question de la quête identitaire, se rapprochant ainsi de la mouvance afrofuturiste. Il revendique l’ouverture vers l’inconnu pour mieux découvrir son véritable soi. C’est une sorte de parcours initiatique qui nourrit son processus créatif : pour se mieux connaître, on doit regarder dans le miroir que l’autre nous tend.

Les Sérigraphies sur papier de Smaïl Kanouté proposées dans le cadre de DDESSIN {20} explorent un dialogue entre différentes cultures, histoires, mythes et légendes, dans une démarche résolument esthétique. A travers sa série « Afroninpo », l’artiste établit des ponts entre les mythologies japonaises, africaines, aborigènes et mayas, en associant et sur-imprimant les motifs qui leur sont propres. Les sujets ainsi créés racontent des mythologies contemporaines issues de sociétés mondialisées. Dans les cultures animistes africaines et japonaises, le masque revêt une importance essentielle. Ici, chaque masque est associé à un motif qui témoigne de cette rencontre des cultures.

Smaïl kanouté a exposé à la Galerie BZZ du 104. Il collabore, dans le cadre de projets artistiques et de performances, avec les artistes Tino Seghal, Philippe Baudelocque, Antonin Fourneau et Evans Mbugua. Il vient de recevoir plusieurs prix liés à son travail de court-métrages (Urban Film Festival, Dance on Screen), ses dessins ont été sélectionnés par les Ateliers Médicis pour leur identité graphique et ses travaux vont bientôt être présentés dans le cadre d’une exposition collective au CENTQUATRE, à l’ICI, et à la Maison Européenne de la Photographie.

Samuel N’Gabo Zimmer, coup de cœur de DDESSIN{20}

Eve de Medeiros, fondatrice et directrice de DDESSINPARIS, a choisi pour le coup de cœur du Salon DDESSIN {20} l’artiste Samuel N’Gabo Zimmer.

Samuel N’Gabo Zimmer, artiste franco-rwandais né en 1986 au Rwanda, vit et travaille aujourd’hui à Ornans. Cet artiste autodidacte s’efforce de transmettre par le dessin son attachement à la nature, et aux arbres en particulier, qui forment le motif central de son œuvre en évolution. C’est ainsi à l’image de leur créateur, pétri de cultures entremêlées, que les arbres dessinés déploient leurs racines avec force, et dressent fièrement un entrelacs fécond de branches, que l’on pourra emprunter du regard comme autant de chemins et d’histoires possibles. Car les formes qu’il tisse avec la plume, le pinceau ou le crayon, laissent une totale liberté d’appropriation au regardeur, qui pourra se promener dans l’histoire, à la fois universelle et particulière, que raconte chaque arbre.

Samuel N’gabo Zimmer – Sans titre 5 (2019)
Courtesy DDESSINPARIS et Samuel N’Gabo Zimmer

Madeleine Filippi, critique d’art et historienne de l’art, membre de l’AICA, décrit son travail en ces termes :

« Ancien élagueur, le rwandais Samuel N’Gabo Zimmer avoue se passionner pour le dessin depuis sa formation en botanique. Autodidacte, c’est au départ pour lui un procédé mnémotechnique, un langage à part entière, dans lequel chaque élément végétal prend sa place dans une grammaire. De son Rwanda natal jusqu’à Besançon, les plantes et végétaux n’ont eu de cesse de l’inspirer. La fleur de coton, pour sa symbolique tout d’abord, mais aussi pour ses propriétés physiques, revient tel un fil rouge dans le travail de l’artiste. Loin des clichés et des discours usuels sur le panafricanisme, Samuel N’Gabo Zimmer s’approprie la fleur de coton de manière subtile. Qu’elles apparaissent de manière très figurative ou de manière moins évidente sous formes de fibres végétales, ces propositions dessinées explorent avec intelligence un parangon de « l’ancrage ».

Ainsi, en partant de la fleur de coton, l’artiste élabore une multitude de motifs parallèles : lianes, fils, arbres, vagues, etc. C’est d’autant plus juste dans les œuvres plus géométriques.

La fleur de coton disparait peu à peu pour laisser la place à l’imaginaire du spectateur face à l’élément végétal qui se contorsionne sur la feuille, dans un mouvement savamment construit par l’artiste, créant ainsi une sensation de flottement dans de nombreux dessins. Boucles, nœuds, accroches, distorsions sont autant de procédés techniques utilisés par Samuel N’Gabo

Samuel N’Gabo Zimmer, When my train pulls in, 2019
Courtesy DDESSINPARIS et Samuel N’Gabo Zimmer

Zimmer pour suggérer un mouvement, un rythme. Cela confère à l’élément végétal un rôle particulier dans les œuvres de l’artiste, en effet, il devient tour à tour architecture et personnage, une forme hybride en mutation à la fois sensible et féroce. Impossible de ne pas évoquer le processus de création de Samuel N’Gabo Zimmer, au cœur même de la démarche de l’artiste. Il passe des heures à choisir le papier, « à caresser les feuilles les yeux fermés (…) le papier doit freiner l’encre », la densité du grain a donc toute son importance. Le papier est le premier « point d’ancrage » des œuvres avant même les volutes, les boucles et la mise en place, le déploiement de l’image.

Le grainage du papier détermine l’outil qu’il conçoit lui-même, en fonction du papier bien entendu, mais aussi de l’humidité ambiante. En effet il retravaille les encres pour atteindre une parfaite densité de noir. Cela peut prendre plusieurs jours en fonction de la météo qui influe sur ses préparations. Tel un alchimiste, il donne vie à l’inerte. A travers une patiente élaboration de croquis et de dessins préparatoires, le travail sur les contrastes et les mouvements de Samuel N’Gabo Zimmer semble se muer en rythme. L’élément de base est en noir et blanc, telle une partition. Il peut se voir de temps à autre, rehaussé de couleurs.

La couleur semble alors surgir et renforce l’illusion rythmique. Rythme que l’on peut retrouver dans certains titres de dessins qui portent les noms d’instruments de musiques et de titres de chansons. Le format n’est pas anodin non plus, présenté sur plusieurs mètres, il devient monumental. Ce qui induit et impose un positionnement de la part du spectateur, contraint à prendre du recul pour apprécier l’ouvrage dans son ensemble, et à se rapprocher pour se voir révéler certains détails. Ce rôle du public est très important pour N’Gabo Zimmer car c’est une manière d’immiscer le spectateur au sein du processus créatif, en lui faisant jouer un rôle de médiateur.

Chacun étant libre d’y lire selon sa tradition et ses références, les connexions qu’il repère et décide d’associer. Les œuvres de Samuel N’Gabo Zimmer sont une véritable invitation au dialogue, dans lequel la nature est un idéal de modèle de liens qui se tissent et d’interconnexions. Ce qui se joue finalement ici, à travers cette ode à la nature, c’est une représentation ontologique du monde végétal, symbole d’un éternel recommencement et du lien universel. »

Artskop3437 projet spécial pour DDESSIN {20}

À l’occasion de DDESSIN {20}, Artskop3437 met en place un projet spécial présentant trois artistes contemporains du continent africain. Un format de collaboration spécifique permettant aux artistes émergents, comme Peteros Ndunde, d’avoir une chance d’être présents sur un marché international.

Le choix des artistes Diane Victor et Nú Barreto, artistes reconnus à l’international, permet à Peteros Ndunde de pouvoir faire dialoguer ses œuvres avec celles d’artistes établis présents dans les collections de nombreuses institutions publiques et privées. Un dialogue s’articulant autour d’un dénominateur commun, celui de l’exploration des émotions et comportements humains sous diverses perspectives.

Nú Barreto Trop peur! (2018), Aquarelle, mine de plomb, crayon céramique rouge et collages sur papier 70 x 100 cm . Courtesy Galerie Nathalie Obadia / Artskop3437
Nú Barreto Trop peur! (2018), Aquarelle, mine de plomb, crayon céramique rouge et collages sur papier 70 x 100 cm . Courtesy Galerie Nathalie Obadia / Artskop3437

Le projet d’Artskop3437 est manifeste : créer un point de rencontre pour découvrir, comprendre, considérer l’Afrique, plurielle et mondiale, à travers sa création.

Artskop3437 propose, dans le cadre de collaborations spécifiques, de présenter le travail d’une sélection d’artistes contemporains en lien avec le continent africain, à l’occasion de foires internationales d’art et d’expositions éphémères. L’ensemble ayant notamment pour but d’offrir à ces artistes une meilleure visibilité, ainsi qu’un accès facilité au marché international de l’art.

Peteros Ndunde, Tug 1, 2018. 98x63cm. Ballpoint pen inks on paper.
Courtesy the artist. 
Atelier Richelieu
18 au 20 septembre 2020
60, rue de Richelieu – 75002 Paris
Entrée : 14 euros
Tarif réduit : 9 euros Entrée gratuite pour les moins de 14 ans
www.ddessinparis.com

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